Présentation technique du sismographe avec Amanda Luna Corbera Scott

Musique: Scanner - Lithia Water

Voix et montage: Amanda Luna Corbera Scott

Conception du sismographe: Morgane Steygers

Mon atelier de scénographie réalise, pour l’instant, une collaboration avec l’école des Arts du Cirque de Bruxelles.

Je travaille avec un acro-danseur, Aurélien. 

Nous pouvons réaliser un projet très personnel.

En regardant évoluer Aurélien, j’ai pensé au poème « Sur une terre sèche », extrait de «L’ébranlement » de Jong N. Woo. 

Pour moi, ce poème parle d’une recherche de la perfection de l’âme. Celle –ci est difficile à atteindre. La seule solution pour y arriver est de pénétrer toujours plus profondément à l’intérieur de soi, de « son âme ». Et lorsqu’enfin on l’a trouvée,  c’est juste pour un très court instant.

Par la suite, j'ai essayé de remettre en peinture ce que j'avais ressenti en le voyant.

De là, j'ai décidé d'essayer de "concrétiser" des "choses abstraites" de l'ordre des vibrations ou du ressenti.

Et mon option "CASO" sur les capteurs pouvait certainement m'aider.

Ensuite, le sismographe s'est imposé de lui-même.

En effet, cet appareil a la caractéristique de dessiner les vibrations du sol.

Le poème "Sur une terre sèche", dans une métaphore, a fait le lien avec "les tremblements de terre intérieurs".

La science doit maintenant être maitrisée au niveau de la sensibilité du sismographe qui est un premier prototype.

Et cela pour me permettre d'atteindre mon objectif qui s'est élargi. 

Après l'acro-danseur, le public peut s'impliquer dans le projet.

Les "passants" pourront eux aussi ressentir cette quête personnelle et garder une trace... du sismographe.

l’être échancré

au précipice d’un

irrémédiable

ici –

frappé par

le vertige

foudroyant

il descend,

tombe à pic

tout en continuant à

graviter-autour

autour, comme une

circonvolution


 Sur une terre sèche 

extrait de « L’ébranlement » de Jong N. Woo.

En nous déplaçant, nous créons des vibrations.

Comme un tremblement de terre personnel.

à chaque pas

une vibration

une vibration qui fissure le sol

une vibration qui prend vie en nous,

nous pénètre

pour une expérience unique

une marche vers un nouvel horizon

un nouvel espace.

L’installation consiste à recréer un tremblement de terre en utilisant les vibrations émises par la marche des passants.

Elle met en avant que chacun de nous laisse une empreinte de sa présence sur le sol.

Techniquement, des micros au sol captent les vibrations des pas des passants.

Ainsi elles sont spatialisées par des enceintes.

Ces dernières émettent des vibrations enregistrées par un sismographe qui les rend visibles par un dessin.

De plus, les vibrations pénètrent et font vibrer le corps du visiteur, celui-ci fera une véritable expérience d’un tremblement de terre intérieur et pourra s’ouvrir à une méditation personnelle de l’espace, de la présence, de la trace, …






Liste du matériel utilisé pour la réalisation:


- Dimensions du sismographe: 1 m de hauteur / 1 m de longueur
  Il est réalisé grâce à deux tiges d'acier et une patère soudés entre elles.
  Le tout disposé sur un socle de bois en MDF (matériau à repenser).

Sismographe en construction

- Un cable de frein de vélo pour réaliser le balancier
- Un marteau pour le poids
- Un sismographe pédagogique récupéré pour le rouleau de papier ainsi que pour son dispositif et le stylo.

- Le moteur du rouleau de papier est un moteur d'une boule à facettes (une idée d'un des visiteurs).
Le premier moteur utilisé était un moteur d'un magasin de modélisme, mais c'est à déconseiller pour son bruit.
- Aimants de supermagnete
- 8 piezos
- Un pré-ampli presonus studio
- Un ampli
- 2 enceintes (XSound Systems/ XS- 12 - CLUB/ Power 250 W) (a voir, si il faut plus de puissance)

Références de l'enceinte

- Une estrade en bois MDF (le matériau doit être repensé). L'estrade est importante car elle joue le rôle "d'une caisse de résonance".
- Un ordinateur avec le logiciel "AudioMulch" qui récupère le son des piezos

AudioMulch, capture d'écran du fichier

- Beaucoup de patience...

Une première mise en place du dispositif a été réalisée pour les portes ouvertes de la Cambre, ces 9 et 10 mars 2012.

C'était une bonne occasion de le présenter à un public pour analyser les différentes réactions.

Le projet est en totale construction, pourtant le public était de manière générale intéressé par ce dernier et beaucoup de personnes se sont impliquées dans la recherche et m'ont donné des informations, des renseignements, des petits trucs, ... ces échanges étaient vraiment enrichissants pour moi! 

De plus, cette installation m'a permis de mettre en évidence quelques défauts.

En effet, le sol doit être dans une matière qui capte le moins possible les vibrations des enceintes.

Ici, l'estrade est en MDF, autant dire que ce n'est pas la bonne solution...

Et je dois vraiment réfléchir à l'acoustique de l'installation de manière générale, comment placer les enceintes sur l'estrade, à quel niveau, à quel endroit, ...

Le sismographe doit être beaucoup plus précis et je pense que le sismogramme doit être numérique. 

Le dessin sera plus net. 

Le son doit être également repensé et traité pour qu'il émette un maximum de vibrations.

Bref, j'ai encore du travail... tous ces détails sont importants car ce sont eux qui donneront la force au projet.

Lorsque le dispositif sera prêt, je pourrai réfléchir à la scénographie et la mise en scène de l'installation.





Voici quelques traces des visiteurs:

Après les journées portes ouvertes, j'ai réalisé un nouveau sismographe, cette fois-ci un sismographe horizontal; il est plus sensible aux fréquences émises par l'estrade et permet d'avoir un dessin plus précis.
Finalement, les vibrations sont provoquées uniquement par les mouvements du danseur et non plus par le son des enceintes.La prochaine étape serait donc de repenser le dispostif d'une estrade qui permettrait d'avoir plus de subtilité de déplacements (par exemple avec des ressorts, ...) pour capter le moindre petit mouvement de la danse.

Voici le plan de base:

C'est un exemple de sismographe avec un système qui permet de réaliser un sismogramme numérique alors que le mien le dessine en direct. En effet, j'ai continué à explorer  cette voie-là...

Je l'ai donc adapté grâce à quelques conseils de l'Experimentarium de l'ULB :  un bras en acier prolonge le sismographe, ce qui permet d'accentuer l'oscillation et rend le dessin plus visible. (Sur le schéma, je n'ai gardé que la partie gauche, la partie droite (bobine en cuivre, plomb, pvc, aluminium permettant de faire un sismogramme numérique). C'est la partie gauche que j'ai prolongée avec un nouveau bras amplificateur.)

                                   

En parallèle, j'ai réalisé un prototype d'un sismogramme numérique sur Isadora.
Les vibrations sont captées par des piedzos disposés sous l'estrade. Ces derniers sont reliés à un pré-ampli "Presonus Studio" relié au programme Isadora.
Ce pré-ampli permet d'avoir plusieurs entrées (en tout 6), ce qui me permet de brancher plusieurs piedzos.
Malheureusement Isadora ne reconnait qu'une seule entrée.
Isodora permet de "prototyper" ce projet; il faut donc réfléchir à un autre programme qui permettra d'identifier chaque entrée.
L'utilisation du pré-ampli "Presonus" n'est vraiment pas difficile, il suffit de le brancher à l'ordinateur grâce à un câble. Il faut bien vérifier que l'ordinateur reconnait le pré-ampli (grâce au témoin lumineux sur le pré-ampli et en regardant les entrées du son sur l'ordinateur).

Le sismogramme est réalisé grâce à l'interface de Isadora.
Je mettrai à votre disposition des captures d'écran dès la semaine prochaine.

Mercredi 30 mai 2012 à 13h, je le présenterai à l'abbaye de la Cambre avec Amanda 

Et un extrait des nos répétitions pour vous donner envie!!

Voici le costume que j'ai réalisé à partir de ce même poème "Sur une terre sèche" extrait de "L'Ebranlement" de Jong Woo. 
Il est porté par Aurélien Oudot, acro-danseur.

Les mêmes thèmes que ceux du sismographe y sont abordés: la trace, l'empreinte et la captation du mouvement.

Ici, c'est le drapé qui dessine dans l'espace une accélération, un choc, une courbe qui suit le mouvement du corps.

J'ai teint les tissus principalement à l'aide de matériaux naturels (glands, mousse d'Islande,...).  Les lins se confondent avec la terre et la peau pour mettre en évidence les mouvements de la soie.